L'Elan Valley, le joyau au coeur du Pays de Galles

26 September 2025
6 min

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Niché au centre du Pays de Galles se cache une nature étonnante et verdoyante. Situé à près de trois heures de route du grand frère de la Snowdonia et à deux pas du parc national Brecon Beacons, entre montagnes, paysage lunaire, lacs, barrages et curiosités architecturales, bienvenue à l’Elan Valley.

 

L’Elan Valley, entre histoire et géographie

L’Elan Valley, un lieu touristique au centre du Pays de Galles

L’Elan Valley est une zone géographique reculée, à une heure au sud-ouest d’Aberystwyth et à deux heures au nord de Cardiff. Loin des grands axes gallois, son aspect difficilement accessible peut rebuter les voyageurs de s’y aventurer, mais ils auraient tort.

En préparant notre voyage, il a très vite été question d’un arrêt entre notre premier logement près d’Abergavenny (l’excellente maison d’hôtes Mill-Lodge Brecon Beacons) et notre deuxième logement à Aberystwyth. Quitte à passer par la campagne, autant en profiter pour la découvrir. C’est comme ça que nous avons atterri proche de Rhayader, sur le site historique d’Elan Valley.

Plus qu’un véritable site historique, l’Elan Valley est sans doute la zone la plus pittoresque du Pays de Galles tout en étant un haut lieu touristique gallois.

Bon à savoir : Le tourisme au Pays de Galles n’est pas aussi développé que dans les pays voisins (Irlande, Angleterre, Ecosse). Même en y allant au pic touristique, un peu après la mi-août, même dans les coins les plus touristiques, c’était loin d’être surpeuplé.

L’Elan Valley, une riche histoire à travers les siècles

L’Elan Valley a aussi une portée historique. Ces campagnes et ces vallons reconnus pour leur beauté et pour leur caractère sauvage ont été choisis à la fin du 19e pour créer artificiellement quatre réservoirs destinés à approvisionner la ville de Birmingham, à 150kilomètres de là, et ainsi les Anglais, en eau potable. Construits entre 1883et 1952, ces réservoirs et ces barrages sont d'un charme fou et témoignent d’une beauté difficilement égalée.

De nos jours, ces immenses réservoirs d’eau sont inutilisés, mais ils seraient toujours en état de fonctionner si besoin.

Si la zone d’Elan Valley fait plus d’une centaine de kilomètres carrés et offre un terrain de jeu presque infini à tous les promeneurs, sportifs et explorateurs, la partie réellement touristique est bien plus petite : elle se concentre entre le centre d’accueil des visiteurs, le barrage le plus à l’ouest, celui de Claerwen, et le barrage le plus au nord, celui de Craig Goch.

Les barrages d'Elan Valley. Source : elanvalley.org

Bon à savoir : Si vous désirez louer des vélos ou ramener votre propre matériel à Elan Valley, c’est possible. Les sentiers principaux ont été balisés pour les piétons et pour les cyclistes. Si vous optez pour la location, je vous conseillerais quand même de réserver les vélos sur le site officiel.

Le nombre de vélos est limité : en y allant le jour même, il y aurait un risque qu’il n’y ait plus assez de modèles à votre taille. Vous pourrez louez des VTT traditionnels, des VTT électriques ou des vélos pour enfants.

 

La visite d’Elan Valley

Les premiers curiosités

Le passage par le centre des visiteurs n’est pas obligatoire, puisque l’entrée est totalement gratuite, mais il reste conseillé si vous voulez vous garer facilement et récupérer des cartes détaillée des lieux. Ce centre se trouve en aval du premier barrage, le Caban Coch, que l’on atteint après une première petite ascension qui chauffe les muscles.

Le ciel menaçant du premier barrage

Les lieux ont un aspect grisant et apaisant. De l’eau à perte de vue, le calme de la campagne reculée, des collines des deux côtés. Levez les yeux, profitez, ce n’est pas tous les jours que l’on contemple de tels paysages et des écrins aussi verdoyants.

Le sentier longe l’étendue d’eau jusqu’au premier pont, le Garreg Ddu, à deux kilomètres de là. Sur cet aqueduc de cent mètres de long, vous pourrez, au choix : profiter d’un sublime point de vue à 360 degrés, traverser le pont pour découvrir une petite église qui semble tout droit sorti d’Harry Potter ou observer la première petite tour de style victorien qui semble veiller sur le pont. Pour la petite histoire, cette Foel Tower n’avait pas qu’un attrait esthétique : c’était depuis ce bâtiment à toit vert que l’eau du réservoir était autrefois extraite.

Craig Goch, le cœur de la magie d’Elan Valley

Nous avons poursuivi à vélo vers le nord, et ce qui devait arriver arriva : les nuages, déjà menaçants, ont craqué et fait tomber un déluge d’eau qui ne nous quittera plus jusqu’à notre retour deux heures plus tard au centre des visiteurs. Au Royaume-Uni, il n’y a décidément qu’une seule et unique saison.

Quelques kilomètres plus loin, fini le sentier en bord d’eau, la route se cabre et nous prenons de la hauteur. Toujours sous la pluie, nous nous enfonçons sur un chemin rocailleux, d’abord à découvert puis dans une forêt de pins et mousse ensuite. Les décors sont aussi lunaires : du vert à perte de vue, des barrages et des réservoirs d’eau qui ponctuent notre ascension, jusqu’à notre arrivée au sommet et à notre destination, le majestueux barrage de Craig Goch.

C’est l’image carte postale par excellence : un magnifique pont en pierre avec un mur incurvé et des petites arches qui soutiennent une chaussée goudronnée pleine de cachet, une vue à des kilomètres sur des collines galloises toutes plus belles les unes des autres, le silence assourdissant et cette sensation de se sentir seul au monde. Le vide du barrage et de la vallée derrière nous et l’immensité du paysage devant nous. Un cri de mouton au loin interrompt parfois notre exploration silencieuse des lieux.

Ou la pluie aussi, car le temps est ultra changeant dans cette partie du Pays de Galles : on a eu respectivement du beau temps, une sacrée averse, puis de nouveau un joli soleil.

Le barrage Craig Goch est le plus connu mais aussi mon préféré pour l’arrière-plan spectaculaire qu’il propose. Vous aurez même la possibilité de prendre encore davantage de hauteur grâce au sentier et vous offrir une vue panoramique sur l’ensemble de la vallée, du barrage et du réservoir.

Je recommanderais cette balade à tous les amoureux comme moi des grands espaces. L’aller-retour à vélo dure environ deux heures sans se précipiter. À pied, c’est une vingtaine de kilomètres, dont un bon tiers en montée.

 

Pour aller plus loin dans votre découverte d’Elan Valley

Un rappel des dangers

Si vous désirez vous aventurer plus en profondeur dans les montagnes d’Elan Valley, les paysages vaudront le déplacement. Il y a assurément matière à en prendre plein la vue. Attention quand même, le signal des téléphones portables est extrêmement limité, la météo très changeante, tandis que le terrain est à la fois sauvage et accidenté (risques d’éboulement également sur certaines sections).

Il est donc nécessaire de porter des chaussures et des vêtements appropriés et d'avoir des compétences de base en matière d'orientation. Il y a très peu de touristes, et je n’ai vu aucun poste de secours. Ce sera réellement vous et la nature environnante.

Les lieux ne sont pas d’une extrême dangerosité par beau temps, mais une mauvaise expérience est vite arrivée. Encas de longue promenade hors des sentiers battus, juste au cas où, je vous recommanderais de prévenir en amont les employés du centre des visiteurs de la zone approximative d’Elan Valley dans laquelle vous souhaitez vous rendre. Ils seront à votre écoute.

D’autres curiosités (chaise géante, étoiles, etc.)

Nous n’avons visité que trois des quatre barrages et trois des quatre réservoirs. Le plus grand de tous, le Claerwen Dam, ainsi que son réservoir, se trouvent ne se trouvent pas directement sur le sentier principal. Vous pourrez les retrouver sur une route à sens unique, à gauche après l’aqueduc, à cinq kilomètres du pont.

Bon à savoir : tous les barrages disposent d’un petit parking juste à côté, qui sert autant pour les touristes que pour les équipes de maintenance. Il est possible de garer la voiture le temps d’une photo et de repartir tout aussi vite…si vous parvenez à trouver une place.

Notre retour en descente a été plus rapide que la montée (logique, en même temps…). Nous avons pris le temps de nous arrêter au barrage Pen y Garreg, que l’on avait vu à l’aller mais que nous n’avions pas apprécié à sa juste valeur à cause de la pluie et sur une dernière curiosité : une immense chaise en bois.

Le barrage de Pen y Garreg

Douchés mais enthousiasmés par notre visite à travers cette beauté naturelle spectaculaire, nous ne doutions pas qu’Elan Valley avait encore des choses à nous offrir. Sur la route vers le nord qui mène jusqu’au bord de mer et à Aberystwyth (promis, vous finirez parle prononcer correctement), nous en avons encore pris plein les yeux pendant une heure : des immenses cascades, davantage de moutons, des collines encore plus hautes et des petites routes pleines de caractère.

Au fond, il ne manquait plus que les barrages et les réservoirs.

La vallée bénéficie d'un ciel parmi les plus sombres du Pays de Galles et, par nuit claire, vous pouvez observer les planètes, des millions d'étoiles et même la Voie lactée. L'absence de pollution lumineuse participe aussi à cette impression magique et permet de réaliser des clichés fabuleux.

Elan Valley, un spot parfait pour admirer les étoiles

Elan Valley est une véritable destination de rêve. Situé un peu au milieu de nulle part, elle abrite pourtant une faune, une flore et des paysages sauvages à couper le souffle.

Cette véritable beauté reste encore préservée par le peu de touristes et le soin des autorités locales à l'entretenir. Prions pour qu'il en soit ainsi pour un long moment.